Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Comme Icare...
Comme Icare...
Publicité
26 juin 2007

Etreinte

Cette légende était relatée par un philosophe de l'Antiquité, je pense qu'il s'agit de Platon, mais n'étant pas sure, je remercie toute personne susceptible de restituer l' auteur.

Au commencement, l'Homme était un être parfait. Composé de 4 bras, 4 jambes, 2 têtes, il ressemblait à une boule. Mais malheureusement, cette créature parfaite fut scindée en deux, deux moitiés qui se retrouvaient seules, incomplètes, incapables de survivre. Alors les hommes, devenus des êtres atrocement mutilés, se mirent à chercher leur moitié perdue, afin de ne redevenir qu'un, de redevenir cette perfection ignorant l'existence même de ce dont hier ils ignoraient le sens, et dont aujourd'hui ils ne ressentaient plus que la lancinante présence: le manque. Alors l'homme se mit à rechercher tout être capable de remplir l'absence, de reformer la perfection, et, pour redevenir boule, il étreignait cet être.

L'homme se mit alors à étreindre tout ce qui était à portée de bras, autres hommes, animaux, objets, et même les oeuvres d'art. Il étreignait tout, pas au sens propre, mais son esprit, étreignait tout ce qu'il pouvait saisir des choses l'entourant, tentant desespérément d'y trouver ce qui lui faisait si cruellement défaut, cette chose dont il avait finir par oublier jusqu'à la nature, et sans quoi il n'était pas totalement Homme.

Ainsi furent inventé, l'Art, le commerce, L'amour, qui n'est rien d'autre qu'une forme de commerce.

Au début, nous sommes tous des produits parfaits, à chaque début de relation, nous faisons envie, vantés par la publicité mensongète jamais punie communément appelée séduction.

Nos défauits n'aparaissent pas encore, nous suscitons tous chez l'Autre, cet espoir fou, que, peut-être, nous sommes la deuxième moitié de Lui.

Alors nait l'Envie, l'envie de s'étreindre, pour voir si nous pouvons ne faire qu'un à nouveau, comme dans ces temps immémoriaux et bénis, dont seul notre inconscient se souvient, où le manque n'existait pas. De l'Envie nait le Désir. A ce stade-là, on commence à voir que un+un ne fait toujours que deux, que deux piéces ne s'assemblent pas. Mais, entre temps, le désir a créé l'Accoutumance, cette affreuse habitude, ce curieux attachement, cette tentative desespérée de ne faire q'un tout de même. Nous refusons d'admettre l'absurde vérité: nous sommes toujours incomplets! Pour ne pas être déçus, nous oublions alors notre but premier, et de l'accoutumance, nait le Besoin, appelé plus vulgairement Amour.

Tout comme la publicité nous manipule pour nous donner envie, puis besoin de divers produits, l'amour nous manipule pour que nous ayons besoin d'une personne, qui n'est pourtant pas la moitié si recherchée par notre inconscient et notre nature de créature amputée.

Le Besoin est si fort, que la vie à deux devient état normal, que l'absence devient manque, que le manque devient torture.

Et cette torture ne cesse jamais, car qui que nous ayons, où n'ayons pas, à nos cotés, nous sommes toujours amputés, incomplets.

Nos corps étreignent des objets, d'autres corps, des êtres vivants, des activités, et même, commerce suprême et cependant le plus ancien, d'autres coprs payés à leur faiure croire qu'après le désir, peut cesser le manque.

Nos esprits étreignent des philosophies, des idéologies, des religions...

Mais nous avons beau étreindre, réellement ou virtuelllement, tout ce qui peut nous entourer, le manque n'est jamais effacé, nous ne redevenons jamais Complets.

Tout n'est qu'imposture, mais l'univers factice que nous nous créons, nous donne l'illusion de parvenir, sinon à combler, du moins à masquer le manque.

UN PLUS UN FAIT TOUJOURS DEUX, UN PLUS UN NE FAIT JAMAIS UN!!!

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité